Lutte contre la violence envers les femmes à l’ère de l’intelligence artificielle : Un événement marquant au lycée El Kendi

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Événement au BTS ALKENDI : Lutte contre la violence envers les femmes dans une perspective sociologique et technologique

Lors d’un événement organisé au BTS ALKENDI sous l’égide du Dr. Lamia ELJADIRI, la thématique de la violence envers les femmes a été explorée dans une perspective sociologique et technologique, mettant en lumière les spécificités du contexte marocain. Cette initiative s’est articulée autour de réflexions structurées pour définir le problème, identifier ses causes profondes, analyser ses manifestations et proposer des pistes d’action concrètes.

Le programme comprenait une conférence plénière enrichie par des ateliers interactifs, organisés à la lumière des dispositions de la loi 103-13, publiée au Bulletin Officiel, de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, et de la Convention CEDAW. Ces échanges ont pris en compte les spécificités culturelles et sociales du Maroc, favorisant une approche holistique et adaptée à la lutte contre la violence basée sur le genre.

1. Définition et nature du problème

Au Maroc, comme ailleurs, la violence envers les femmes représente une atteinte multiforme à leur dignité et à leurs droits fondamentaux. Elle est définie comme tout acte ou omission, physique, psychologique, sexuelle, économique ou numérique, dirigé contre une femme en raison de son sexe ou de son genre.

Cette violence n’est pas toujours flagrante et peut se manifester de manière insidieuse, notamment par la discrimination au travail, les micro-agressions ou l’invisibilisation des femmes dans certains domaines. Une innovation technologique a marqué l’événement : un analyseur comportemental, présenté par Professeur ELJADIRI, conçu pour différencier les actes fondés sur le sexe (différences biologiques) et ceux découlant du genre (rôles sociaux construits).

2. Causes structurelles

Plusieurs facteurs interdépendants alimentent la violence envers les femmes au Maroc :

Le patriarcat et les normes sociales : Des croyances profondément enracinées perpétuent des rôles genrés stéréotypés, reléguant les femmes à un statut subalterne.
Le déficit éducatif : L’ignorance des droits des femmes par une large frange de la population facilite les comportements abusifs.
Les contraintes économiques : La dépendance financière, particulièrement dans les zones rurales, limite la capacité des femmes à quitter des environnements toxiques.
Les failles juridiques : Malgré des progrès, notamment avec la loi 103-13 contre la violence faite aux femmes, l’application des lois reste insuffisante, et les mécanismes de protection ne sont pas toujours efficaces.

3. Les différentes formes de violence

Les violences envers les femmes prennent diverses formes, souvent interconnectées :

Violence physique : Agressions corporelles, blessures et autres atteintes à l’intégrité physique.
Violence psychologique : Insultes, menaces, chantage, humiliation ou contrôle excessif.
Violence sexuelle : Harcèlement, agressions sexuelles ou viol.
Violence économique : Contrôle des finances, privation de ressources ou disparités salariales.
Violence numérique : Cyberharcèlement, diffusion non consentie de contenus privés ou piratage.

4. Déconstruire les stéréotypes

Un point central du débat a été l’importance de remettre en question les stéréotypes genrés qui nourrissent les inégalités et légitiment parfois la violence. Les actions clés incluent :

Éducation équitable : Encourager filles et garçons à aspirer aux mêmes ambitions sans distinction de genre.
Valorisation des modèles féminins : Promouvoir des figures féminines dans des secteurs traditionnellement masculins.
Rejet des discours sexistes : Développer chez les élèves la capacité de repérer et de dénoncer les propos ou comportements discriminatoires.

5. Conséquences de la violence

La violence envers les femmes génère des effets négatifs à plusieurs niveaux :

Sur les victimes : Dépression, anxiété, perte d’estime de soi, isolement social, ou séquelles physiques graves.
Sur les familles : Création d’un climat de peur et d’instabilité, avec des répercussions psychologiques sur les enfants.
Sur la société : Réduction du potentiel humain et entrave au développement économique et social.

6. Actions recommandées

L’événement s’est conclu par une série de recommandations pratiques pour lutter contre la violence envers les femmes :

Renforcer le cadre légal : Appliquer strictement les lois existantes, combler les lacunes législatives et former les professionnels (juges, policiers) aux enjeux liés au genre.
Intégrer l’éducation à l’équité des genres : Introduire des modules dans les programmes scolaires pour sensibiliser à l’équité et aux droits humains.
Créer des infrastructures de soutien : Développer des refuges pour les victimes, des centres d’écoute, des lignes d’assistance et des plateformes numériques d’alerte.
Exploiter la technologie : Utiliser l’intelligence artificielle et les outils numériques pour détecter les violences numériques et sensibiliser via les réseaux sociaux.
Impliquer tous les acteurs sociaux : Inclure les hommes et les jeunes dans les campagnes de sensibilisation pour promouvoir une culture de respect et d’équité.

7. Les outils d’IA et perspectives d’innovation

Plusieurs outils basés sur l’intelligence artificielle ont été présentés pour renforcer la sécurité des femmes, notamment :

Applications de signalement : Des plateformes anonymes permettant de signaler des cas de violence en temps réel.
Analyseurs de contenu en ligne : Des algorithmes capables de détecter et signaler automatiquement les discours haineux ou cyberharcèlements.
Dispositifs portables intelligents : Bracelets ou applications mobiles intégrés à l’IA pour déclencher une alerte en cas de danger.
Chatbots et assistances virtuelles : Fournissant des conseils juridiques ou psychologiques adaptés aux victimes.

Un appel a été lancé à la communauté technologique pour développer des innovations, comme :

Des technologies de reconnaissance faciale pour identifier les agresseurs.
Des outils éducatifs interactifs basés sur l’IA.

Un appel à l’action pour un avenir équitable

Cette initiative orchestrée par Dr. Lamia ELJADIRI constitue une étape importante dans la sensibilisation et l’action concrète contre la violence envers les femmes. En déconstruisant les normes oppressives, en renforçant l’éducation et en mobilisant toutes les ressources, le Maroc peut progresser vers une société équitable, où l’équité des sexes n’est pas qu’un idéal, mais une réalité tangible.