Le Comportement des Marocains vis-à-vis de l’IA: Aperçu et Statistiques

Introduction

L’intelligence artificielle (IA) transforme rapidement divers secteurs à l’échelle mondiale, et le Maroc n’échappe pas à cette tendance. Alors que le pays subit une transformation numérique, il est essentiel de comprendre comment les Marocains interagissent avec les technologies IA pour les décideurs politiques, les entreprises et les éducateurs. Cet article examine les comportements, les perceptions et les implications de l’IA au Maroc, en s’appuyant sur des statistiques réelles et une analyse approfondie.

REMARQUE : Ces informations sont basées sur des statistiques réelles avec des ressources à la fin de cet article.

1. Le paysage de l’IA au Maroc

1.1. Croissance de l’économie numérique

L’engagement du Maroc envers une économie numérique est de plus en plus évident, notamment grâce aux initiatives gouvernementales visant à intégrer la technologie dans la vie quotidienne.

Stratégie Maroc Numérique 2020 : Lancée en 2016, cette initiative vise à améliorer l’infrastructure des TIC du Maroc, à promouvoir la culture numérique et à soutenir la croissance des startups. D’ici 2023, le gouvernement a alloué environ 300 millions de dollars à diverses initiatives numériques, soulignant l’importance de l’IA pour le développement économique futur.

Pénétration Internet : Selon l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), la pénétration d’Internet au Maroc a atteint environ 76 % en 2023, avec plus de 25 millions d’utilisateurs actifs d’Internet. Cette connectivité croissante sert de fondement à l’adoption de l’IA, en particulier dans les zones urbaines où l’accès à Internet est plus robuste.

1.2. Adoption de l’IA dans divers secteurs

L’IA est de plus en plus intégrée dans divers secteurs au Maroc, influençant à la fois la croissance économique et la vie quotidienne.

Finance : Le secteur bancaire a été un précurseur dans l’adoption de l’IA. Les technologies IA sont utilisées pour l’évaluation des risques, la détection des fraudes et le service client. Selon l’Association bancaire marocaine, environ 40 % des banques au Maroc ont mis en œuvre des solutions IA, 60 % signalant une amélioration de l’efficacité opérationnelle.

Santé : Les applications de l’IA dans le domaine de la santé ont explosé, notamment pendant la pandémie de COVID-19. Selon le ministère de la Santé, l’IA est utilisée pour l’analyse prédictive dans la gestion des patients et les diagnostics. Les hôpitaux utilisant l’IA signalent une amélioration de 25 % des résultats pour les patients.

Agriculture : Le secteur agricole a adopté l’IA pour améliorer la productivité. Une étude menée par le ministère de l’Agriculture a révélé que 30 % des agriculteurs utilisent des technologies IA pour le suivi des cultures et la prévision des rendements, entraînant une augmentation moyenne de 20 % des rendements.

2. Sensibilisation et compréhension de l’IA par les Marocains

2.1. Niveaux de sensibilisation

La sensibilisation à l’IA parmi les Marocains est en croissance, mais elle varie considérablement en fonction des démographies et des niveaux d’éducation.

Aperçus d’enquête : Une enquête de 2022 menée par l’Agence marocaine pour le développement numérique (ADD) a révélé que 65 % des Marocains connaissent les technologies IA. Parmi les jeunes (âgés de 18 à 30 ans), cette sensibilisation atteint 80 %, mettant en évidence l’influence de l’éducation et de l’exposition numérique.

Compréhension de l’IA : Bien que de nombreux Marocains puissent identifier des applications de l’IA telles que les chatbots et les systèmes de recommandation, une compréhension plus approfondie de l’apprentissage automatique et des réseaux neuronaux reste limitée. Seuls 25 % des répondants pouvaient expliquer avec précision des concepts d’IA au-delà de définitions superficielles.

2.2. Éducation et formation

L’intégration de l’IA dans les établissements d’enseignement est cruciale pour favoriser une main-d’œuvre qualifiée.

Programmes universitaires : En 2023, environ 20 universités au Maroc proposent des programmes spécialisés en IA, science des données et apprentissage automatique. Cela représente une augmentation de 40 % par rapport à 2020. Des institutions comme l’Université polytechnique Mohammed VI et l’Université Hassan II ouvrent la voie en proposant des programmes de premier cycle et de cycle supérieur. En plus du BTS (Brevet de Technicien Supérieur) dont nous avons obtenu le diplôme. Voici un bref résumé à ce sujet :

La spécialisation en IA dans le programme de BTS à Lycée Qualifiant ElKendi se concentre sur l’équipement des étudiants avec des compétences et des connaissances essentielles en intelligence artificielle et technologies connexes. Voici quelques aspects clés de la spécialisation en IA :

Composants clés :

• Curriculum : Le programme couvre généralement des sujets fondamentaux en IA, notamment l’apprentissage automatique, l’analyse de données, les langages de programmation (comme Python) et les algorithmes.
• Expérience pratique : Les étudiants participent souvent à des projets pratiques impliquant la construction de modèles d’IA ou le travail avec des ensembles de données réels. Cette approche pratique les aide à comprendre les applications de l’IA dans divers secteurs.
• Approche interdisciplinaire : La spécialisation en IA peut inclure des éléments de mathématiques, de statistiques et d’informatique, permettant aux étudiants de développer une compréhension globale du domaine.
• Compétences pertinentes pour l’industrie : Le programme vise à préparer les étudiants au marché du travail en leur enseignant des compétences très demandées, telles que la résolution de problèmes, la pensée critique et la maîtrise technique des outils et logiciels d’IA.
• Opportunités de carrière : Les diplômés peuvent poursuivre des carrières dans l’analyse de données, l’ingénierie de l’apprentissage automatique, le développement de logiciels et d’autres rôles liés à l’IA et à la technologie.

Formation professionnelle : En plus des universités traditionnelles, les centres de formation professionnelle offrent de plus en plus de cours axés sur l’IA et l’analyse de données. Cela est essentiel pour requalifier la main-d’œuvre actuelle afin de répondre aux exigences de l’industrie.

3. Perception publique de l’IA

3.1. Confiance dans l’IA

La confiance du public dans les technologies IA influence considérablement leur adoption.

Optimisme prudent : Une étude de 2023 menée par l’Institut marocain de recherche et d’analyse a révélé que 58 % des Marocains expriment un optimisme prudent envers l’IA. Ils perçoivent l’IA comme bénéfique, notamment pour améliorer l’efficacité des services, mais restent méfiants face aux risques potentiels.

Préoccupations concernant l’IA : Les principales préoccupations des Marocains incluent :

• Confidentialité des données (45 %) : Beaucoup s’inquiètent de la manière dont leurs données personnelles sont collectées et utilisées par les systèmes d’IA.
• Displacement de l’emploi (35 %) : La peur que l’automatisation entraîne des pertes d’emplois reste prévalente, notamment dans des secteurs comme la fabrication et le service client.
• Implications éthiques (30 %) : Les questions de biais dans les algorithmes d’IA et les processus décisionnels soulèvent des préoccupations éthiques.

3.2. Attitudes culturelles

Les facteurs culturels influencent la manière dont les Marocains perçoivent et interagissent avec la technologie.

Valeurs traditionnelles : Dans de nombreux aspects de la vie marocaine, les relations personnelles sont primordiales. Cette tendance culturelle crée du scepticisme envers les solutions automatisées qui remplacent l’interaction humaine.

Taux d’adoption : Environ 47 % des Marocains sont ouverts à l’utilisation de services basés sur l’IA. Cependant, seuls 35 % sont prêts à remplacer les interactions humaines par l’IA, indiquant une préférence pour une approche hybride combinant interactions humaines et machines.

4. L’IA dans la vie quotidienne

4.1. Statistiques d’utilisation

L’IA est devenue une partie de la vie quotidienne pour de nombreux Marocains, notamment à travers les services numériques.

Smartphones : Plus de 50 % des utilisateurs de smartphones au Maroc utilisent des fonctionnalités alimentées par l’IA, telles que les assistants vocaux et les recommandations de contenu personnalisées. Cette tendance reflète la dépendance croissante à la technologie pour les tâches quotidiennes.

E-commerce : Selon une enquête du groupe HPS en 2023, 60 % des acheteurs en ligne interagissent avec des chatbots IA pour le support client, améliorant considérablement l’expérience d’achat. Cela a entraîné une augmentation de 30 % de la satisfaction client.

4.2. Réseaux sociaux et IA

Les plateformes de réseaux sociaux jouent un rôle crucial dans la formation des perceptions et des comportements publics envers l’IA.

Utilisation répandue : Environ 80 % des Marocains utilisent les réseaux sociaux, des plateformes comme Facebook et Instagram utilisant des algorithmes d’IA pour la publicité ciblée et les recommandations de contenu. Cette intégration a rendu l

‘IA plus familière et acceptable pour le public.

Impact des influenceurs : Les influenceurs sur les réseaux sociaux jouent un rôle significatif dans la formation des opinions sur l’IA, discutant souvent de ses avantages et de ses inconvénients potentiels. À mesure que les influenceurs partagent leurs expériences avec les technologies IA, la perception publique continue d’évoluer.

5. Applications spécifiques de l’IA dans l’industrie

5.1. Finance

Le secteur financier est à la pointe de l’adoption de l’IA, avec des investissements importants dans la technologie.

Technologies IA dans la banque : Selon l’Association bancaire marocaine, environ 40 % des banques ont adopté des technologies IA pour le service client, la gestion des risques et la détection des fraudes. Cela a entraîné une réduction de 20 % des coûts opérationnels pour de nombreuses institutions.

Satisfaction client : Les institutions financières signalent une augmentation de 30 % de la satisfaction client grâce à des chatbots IA, qui offrent un support 24/7 et des réponses instantanées aux demandes.

5.2. Santé

Les applications de l’IA dans le domaine de la santé deviennent de plus en plus courantes, notamment dans les diagnostics et les soins aux patients.

Télémédecine : Le ministère de la Santé a rapporté une augmentation de 50 % des consultations de télémédecine utilisant des outils IA pendant la pandémie. Les systèmes IA aident à surveiller les données des patients et à prédire les problèmes de santé potentiels.

Diagnostics : Les hôpitaux utilisant l’IA pour les diagnostics signalent une amélioration de l’exactitude dans l’identification des maladies, avec une augmentation de 25 % des taux de diagnostic réussi.

5.3. Agriculture

Les technologies IA dans l’agriculture aident les agriculteurs à accroître leur productivité et leur durabilité.

Agriculture intelligente : Selon le ministère de l’Agriculture, environ 30 % des agriculteurs marocains ont adopté des technologies IA pour le suivi des cultures et la prévision des rendements. Ces technologies permettent aux agriculteurs de prendre des décisions basées sur les données, entraînant une augmentation moyenne des rendements de 20 %.

Défis : Malgré les avantages, de nombreux petits agriculteurs rencontrent des obstacles à l’adoption de l’IA, notamment le manque d’accès à la technologie et la littératie numérique limitée.

6. Obstacles à l’adoption de l’IA

Bien que l’IA présente de nombreuses opportunités, plusieurs obstacles entravent son adoption généralisée au Maroc.

6.1. Défis d’infrastructure

Une infrastructure numérique inadéquate reste un obstacle majeur pour de nombreuses régions.

Division urbaine-rurale : Selon la Banque mondiale, 35 % des zones rurales du Maroc manquent d’un accès Internet fiable, ce qui limite la portée de l’IA et entrave les efforts de transformation numérique dans ces régions.

Investissement dans l’infrastructure : Pour relever ces défis, le gouvernement prévoit d’investir massivement dans l’amélioration de la connectivité Internet à large bande dans les zones mal desservies.

6.2. Pénurie de compétences

Le manque de professionnels qualifiés dans les domaines liés à l’IA pose un défi à la mise en œuvre réussie des technologies IA.

Demande croissante de professionnels de l’IA : Un rapport de l’Agence marocaine pour le développement numérique estime que plus de 50 000 spécialistes de l’IA seront nécessaires d’ici 2025 pour répondre à la demande croissante dans divers secteurs.

Initiatives de formation : Le gouvernement, avec des acteurs du secteur privé, s’efforce de mettre en œuvre des programmes de formation visant à doter la main-d’œuvre des compétences nécessaires. Des partenariats avec des organisations internationales sont également envisagés pour améliorer la qualité de la formation.

6.3. Environnement réglementaire

Le cadre réglementaire entourant l’IA au Maroc est encore en développement, ce qui peut créer de l’incertitude pour les entreprises.

Besoins en directives claires : Les parties prenantes expriment des préoccupations concernant le manque de directives claires en matière de confidentialité des données, d’utilisation éthique de l’IA et de responsabilité en cas de défaillances de l’IA. L’établissement d’un cadre réglementaire robuste est crucial pour instaurer la confiance du public et favoriser l’innovation.

7. Perspectives d’avenir

7.1. Initiatives gouvernementales

Le gouvernement marocain reconnaît l’importance de l’IA pour la croissance économique et travaille activement à favoriser un environnement propice à l’IA.

Stratégie Maroc Numérique 2030 : S’appuyant sur les initiatives précédentes, cette stratégie vise à positionner le Maroc comme un leader régional en matière d’IA. Les objectifs clés comprennent l’amélioration de l’infrastructure numérique, la promotion de la recherche et du développement, et le soutien à un écosystème de startups axé sur l’innovation en IA.

Investissement en R&D : Le gouvernement s’est engagé à investir environ 200 millions de dollars dans la recherche et le développement en IA d’ici 2025, visant à renforcer les capacités locales et à attirer des partenariats internationaux.

7.2. Collaborations et partenariats

Les collaborations entre le milieu académique, l’industrie et le gouvernement seront essentielles pour faire progresser l’IA au Maroc.

Partenariats public-privé : Encourager les collaborations entre les institutions publiques et les entreprises privées peut stimuler l’innovation et faciliter le partage de ressources et d’expertise.

Collaborations internationales : Les partenariats avec des entreprises technologiques mondiales et des institutions de recherche peuvent fournir un accès à des technologies de pointe et à des meilleures pratiques, aidant le Maroc à rattraper les pays plus développés.

8. Conclusion

Le comportement des Marocains envers l’IA est caractérisé par un optimisme prudent, alimenté par une sensibilisation croissante et une interaction avec les technologies IA. Bien que des progrès significatifs aient été réalisés dans l’adoption de l’IA dans divers secteurs, des défis tels que les lacunes d’infrastructure, les pénuries de compétences et les incertitudes réglementaires demeurent.

Alors que le Maroc poursuit son parcours de transformation numérique, favoriser un environnement de soutien au développement de l’IA sera essentiel pour libérer son plein potentiel. En s’attaquant à ces obstacles et en promouvant la collaboration, le Maroc peut améliorer sa position dans le paysage mondial de l’IA et améliorer la qualité de vie de ses citoyens.

Références

• Agence marocaine pour le développement numérique (ADD)
• Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT)
• Bank Al-Maghrib
• Ministère de la Santé, Maroc
• Enquête du groupe HPS (2023)
• Rapports de la Banque mondiale sur l’infrastructure numérique

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